• Dernière modification de la publication :28 mars 2023

A cause du déficit de neige dans le Dévoluy, nous nous sommes reportés sur le Queyras, au gîte « La Monta », à Ristolas. En effet cette année, la partie du Queyras proche de la frontière Italienne a bénéficié d’un retour d’Est abondant (ce n’est pas pour rien qu’à Abriès une rue porte ce nom : « Retour d’Est »). Nous nous retrouvons donc à dix-sept skieurs au gîte « la Monta », et quatre autres « clandestins » dans un airBNB à Abriès (il y a beaucoup de demandes pour le Queyras cette année).

Lundi 6 mars, la journée s’annonce très belle avec de la poudreuse (aux dires d’un autre groupe présent au gîte). Nous décidons d’aller à Praroussin (2675 m), en partant du gîte par la plaine pour rejoindre le départ à l’Echalp, histoire de bien profiter de la journée. Les premiers lacets en forêt sont agréables, malgré les -12°C. L’affaire se corse au moment de franchir la crête de Praroussin dans sa partie Est : parmi les nombreuses traces, il faut trouver la bonne, et déchausser sur un court passage. Ensuite, la Combe Morelle, avec sa pente douce, offre une vue grandiose sur les crêtes de la frontière italienne. Au refuge Napoléon (ruine), il reste les 400 m de la face Nord du Praroussin à gravir. L’altitude se fait sentir, mais la qualité de la neige nous encourage à aller jusqu’au bout. Nous sommes récompensés par une vue magnifique sur le Viso, et une descente dans une belle poudreuse sur 400 m, avant le rassemblement pour la pause casse-croûte.

Mardi 7 mars, la journée s’annonce ventée. Nous décidons d’aller explorer les pentes Nord au-dessus de Ristolas. Deux objectifs au choix : le premier pour Maloqueste (2652 m), le deuxième pour le Pic Ségure (2990 m).
La partie en forêt, à l’abri du vent, est bien pentue. Les couteaux sont nécessaires pour ceux dont les peaux sont un peu usagées. A la sortie de la forêt, il faut enfiler les gore-tex pour affronter le vent. Nous ne traînons pas au sommet, la pause casse-croûte se fait à l’orée de la forêt. En se préparant pour la descente, plusieurs d’entre nous s’enfoncent brutalement jusqu’aux genoux, le manteau neigeux est instable : prudence pour les prochains jours. La neige en forêt devient de plus en plus lourde, nous sommes contents de retrouver le chemin du bas, damé par les nombreux passages.

Mercredi 8 mars, la météo se gâte. Nous nous rabattons sur des objectifs raisonnables, en partant de la Chapelle St Barthélémy (sous le Roux d’Abriès) : le premier pour l’Eypiol (2550 m), le second pour la Collette de Gilly (2366 m).
Nous empruntons la piste de ski jusqu’au village de Valpréveyre. Ensuite les deux groupes se séparent, l’un part à gauche par le bois de l’Issartin, l’autre monte à droite pour la Collette de Gilly . A la sortie de la forêt, il faut mettre les gore-tex et les masques pour affronter vent et brouillard. Au sommet, il faut faire attention à ce que les peaux ne s’envolent pas. A la descente de l’Eypiol, la zone protégée pour la protection des tétras-lyre est très tentante (neige immaculée), mais …  la raison l’emporte sur l’envie. Le manteau neigeux est de plus en plus instable dans la forêt : Rachel provoque de gros escargots (pas comestibles) et Bernard s’est fait embarquer dans une petite coulée. La pause casse-croûte se fait au village de Valpréveyre, où les places abritées du vent sont très convoitées. Avec ce violent vent d’Ouest, il faut pousser fort sur les bâtons pour réussir à descendre la piste jusqu’à la chapelle
.

Jeudi 9 mars, les températures remontent. La prudence reste de mise. Nous repartons de la Chapelle St Barthélémy pour la Collette de Gilly (2366 m) en passant par la bergerie des Pierres Écrites et le Clot de Besseys. Un parcours magnifique, offrant des vues sur le Bric Boucher inoubliables. Le soleil pointant son nez, Pierre propose un détour au sommet de la Lauzière (2576 m), pour les plus vaillants. Les autres rejoignent la Collette de Gilly par une grande traversée « vierge ». Quatre descendront par la piste noire (mauvaise pioche, la piste n’a pas décaillé), alors que le reste de la troupe emprunte la piste rouge (sur du velours).

Bref, cinq jours bien agréables avec des activités variées (même si la neige n’était pas toujours au top) avec des goûters et apéros sympas, de nouveaux jeux à découvrir tous les soirs. Quelque part, cela a sauvé une saison de ski de randonnée quasi désastreuse.
Un accueil cordial, des repas variés, excellents et copieux. Nous avons pu manger à vingt-et-un pour l’anniversaire de Pierre S. : le gîte « La Monta » est à recommander
.